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Un beau voyage


A travers le reflet : l'apparition de l'image, celle de la nature ou plutôt de l'esprit des lieux.

Olivier Le Bouter a une photographie inspirée issue d'une lente déambulation en osmose avec ce qui l'entoure. Au fil de son regard se déroulent les paysages d'eau ou de forêt. Ne cherchez pas une œuvre narrative ou descriptive, il s'agit d'une nature transfigurée, habitée…Tout contribut à la poétisation des lieux : l'ambiance humide et fumeuse à la fois, les mouvements de l'eau qui se dérobent à nos yeux, les reflets incertains et trompeurs. La photographie d'Olivier Le Bouter s'inscrit dans le temps. Fugitive parfois, elle s'échappe d'un réel rassurant et se dilue dans le flou énigmatique d'un mouvement. Elle sait aussi se montrer construite comme pour marquer ses propres limites.

Ici, le flou et le bougé ne sont que les reflets de la réflexion, celle du temps qui passe… De la turbulence des eaux jaillit le feu… Les éléments se mêlent et nous égarent dans la re-création d'un paysage imaginé.
Ici aussi, des images posées au calme impressionnant ou la fureur du mouvement fait place à un silence presque sacré et profondément respectueux des lieux.

Des moments retenus,
Des souffles suspendus comme happés,
Des secrets murmurés…


Le photographe s'approprie le temps et retranscrit un réel autre… celui de l'image photographique en ce qu'elle donne à voir ou en ce qu'elle évoque…



Nadine Babani




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Les paysages latents d'Olivier Le Bouter



Si la photographie s'appuie le plus souvent sur une réalité, elle se dévoile ici par l'imaginaire.
Bien sûr on reconnaît la présence bien réelle d'une nature sous-jacente mais elle se cache, s'assombrit et se révèle au travers d'un voile mystérieux… Posée délicatement sur le papier, mesurée et silencieuse cette nuit chimérique embrume le paysage d'une vapeur lourde et sourde, presque mate. Le son s'y étouffe et la lumière se devine en ce qu'elle montre d'ombre. Les silhouettes noires s'extirpent difficilement de leur propre réalité, elles bougent, s'effilochent et finalement se perdent dans une espèce de paysage métaphorique. La nuit, ou plutôt une nuit s'en dégage, celle des conteurs, celle des visionnaires.


Les images deviennent presque latentes, laissant entrevoir leur fragilité. L'équilibre est à ce point tenu que l'image semble pouvoir disparaître à jamais, engloutie, perdue dans sa propre matière. La nature se murmure, se chuchote … A pas feutrés, elle se révèle forêt, ou arbre tout simplement. Le vent, le mouvement la rendant indécise dans ses contours, fugitive et impalpable.

La puissance évocatrice de ces images fait appel à notre imagination d'enfant : celle qui évoquait des "chimères" quand nous avions peur du noir et qui fabriquait des magiciens pour nous sauver des "forêts enchantées".


Nadine Babani



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